lundi 28 janvier 2008

Jean Ping peut-il succéder à Konaré ?


Le nouveau président de la Commission de l’Union Africaine sera élu au cours du 10e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui aura lieu du 31 au 2 février à Addis-Abeba en Ethiopie. . Six candidats briguent officiellement la succession d’Alpha Oumar Konaré, l’actuel président de la Commission. Deux candidats issus de l’Afrique Centrale, deux de l’Afrique Australe, un de l’Afrique de l’Ouest et un de l’Afrique de l’Est. Candidat officiel de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui compte 11 pays ; le Gabonais Jean Ping, ministre des Affaires étrangères est considéré comme le probable successeur de Konaré. Pourra-t-il remporter cette élection ? Aucune élection n’est jouée d’avance, le parcours des six candidats présentés en quelques lignes ci-après situe les chances des uns et des autres.

Antoinette BATUMUBWIRA : une femme de communication pour le Burundi

Née en 1956 à Ngozi, l’actuelle ministre burundaise des Relations extérieures et de la coopération est diplômée en techniques de l’information et de la communication. Journaliste à la radio nationale entre 1979 et 1981, elle fut aussi chargée de la communication pour les Nations unies. La ministre, membre du parti CNDD-FDD, est bien implantée dans le milieu des ONG (Ligue des droits de l’Homme, mouvement anti-apartheid). Elle a estimé avoir ses « chances », l’ancienne règle implicite selon laquelle un président anglophone succède à un francophone, à la tête de la Commission, n’étant plus valable. Selon elle, cette alternance est avant tout régionale. Elle se pose donc en candidate de l’Afrique centrale alors que la CEEAC a son candidat officiel.

Jean Ping : le candidat officiel de la CEEAC


Né le 24 novembre 1942 à Omboué dans le département d’Etimbwé au Gabon, Jean Ping est. Le candidat du Gabon et de celui de toute la sous région de l’Afrique Centrale, Jean Ping qui cumule une riche expérience ministère et internationale a le profil de l’emploi

L’actuel ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre du Gabon défie l’autre candidate francophone et d’Afrique centrale, la Burundaise Antoinette Batumubwira. Jean Ping est un homme de diplomatie. Après avoir commencé débuté sa carrière comme fonctionnaire international à l’Unesco, il a représenté le Gabon auprès de cette organisation avant d’entrer au cabinet d’Omar Bongo, en 1984. Ministre à maintes reprises et dans différents domaines (l’Information, les Mines…), il a présidé la 59ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, en 2004. Ce docteur en économie est « l’homme de la situation » pour les Etats de la CEEAC qui l’ont désigné comme leur candidat à la succession d’Alpha O. Konaré. Selon un diplomate de la Commission, la seule faille à son dossier serait le fait d’être soutenu par des Chefs d’Etats les plus résistants aux pratiques démocratiques prônées par l’Union.

Cassam Uteem : un ancien chef d’Etat en route pour la Commission

L’ancien président de la République de Maurice a démarré sa carrière politique comme conseiller municipal, lord-maire (1986) de Port-Louis, la capitale mauricienne, puis ministre à différents portefeuilles. C’est un candidat d’expérience. Elu à la magistrature suprême en 1992, il a été reconduit dans ses fonctions de président de la République pour cinq ans, en 1997. Mais en février 2002, après avoir refusé de promulguer une loi sur le terrorisme, qu’il jugeait « anti-démocratique », Cassam Uteem a démissionné de la présidence. Membre du bureau de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, ce diplômé en lettres et en psychologie siège également au Haut conseil de la Francophonie.

Inonge Mbikusita-Lewanika : une candidate royale.

Petite-fille du roi Lewanika du Barotseland, et fille du premier président de l’ANC de Rhodésie-du-Nord, elle est l’actuel ambassadeur de Zambie aux Etats-Unis. Cette femme de grande expérience est très connue du milieu diplomatique. Membre du parlement de 1991 à 2001, après le retour du multipartisme, elle s’est présentée à l’élection présidentielle de 2001. Inonge Mbikusita-Lewanika connaît bien l’Union africaine, pour y avoir été l’envoyée spéciale du président Levy Mwanawasa. Elle connaît également parfaitement l’Unicef, qu’elle a représenté auprès d’une vingtaine de pays africains.

Abdulai Osman Conteh : un juriste de renommée internationale.

Le candidat du Sierra Leone, Abdulai Osman Conteh est le Chief Justice du Belize, autrement dit, le président de la Cour suprême de cet Etat d’Amérique centrale. L’ancien vice-président de Sierra Leone (de 1991 à 1992) a avant tout occupé des fonctions juridiques, en tant que docteur en droit et enseignant à l’université de Sierra Leone, Attorney General, ou encore ministre de la Justice. Abdulai Osman Conteh a également été ministre des Affaires étrangères, ministre des Finances, et a travaillé à l’Onu, au sein de l’autorité de transition pour le Timor Oriental

Barnabas Sibusiso Dlamini : la stature d’un grand financier

Une importante expérience intergouvernementale à son actif : sa participation au « board » du Fonds monétaire international, entre 1994 et 1996. Barnabas Sibusiso Dlamini a démarré sa carrière à la manière d’un papillon : chimiste, analyste de laboratoire, expert-comptable…, puis membre du gouvernement, à différents postes. Cet homme de 65 ans a exercé la fonction de premier ministre du Swaziland de 1996 à 2003. Aujourd’hui, il reste membre du Conseil du roi.

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